Faire réaliser des films d’animation à partir de papier découpé.
Les rencontres de l’éducation à l’image en Alsace
Dans le cadre des rencontres de l’éducation à l’image en Alsace, organisées par Vidéo Les Beaux Jours et Alsace cinéma, j’ai participé à l’animation d’une journée de réflexion pour des acteurs du domaine de l’éducation à l’image, sur le thème « Créer avec des images déjà filmées ». Voici un compte-rendu synthétique de mon intervention.
Méthodes et outils pour un atelier de réalisation de films d’animation
J’ai apporté des méthodes et outils pour animer un atelier de réalisation de films d’animation avec téléphone portable, à partir de papier découpé. C’est à dire un « mashup » audiovisuel, fait avec des paires de ciseaux comme méthode de réappropriation des images.
Après avoir introduit sur la question de l’évolution des enjeux de l’éducation à l’image à l’ère numérique, ce qui doit faire repenser les pratiques en profondeur, et présenté le concept de cet atelier, j’ai proposé aux participants présents (trente personnes) la réalisation d’un film d’animation collectif.
Je pense qu’il faut traverser les expériences pour apprendre. Donc, dans le cadre de la formation même, faire expérimenter, concrètement, ce dont on parle, me semble la meilleure manière pour chacun de s’approprier les outils et méthodes.
J’ai posé au sol des revues, affiches, prospectus, et j’ai proposé à tout le monde de venir y découper des images, qui allaient devenir les images du film. Puis, les trois personnes qui avaient choisi d’être les « réalisateurs » se sont approprié ces images : au sein du cadre précis que j’avais défini, elles en ont fait un film, en plan-séquence, avec voix-off et musique. Au fil du travail, il y a eu besoin de lumière, de musique... d’autres sont venus contribuer, au fil des nécessités qui se présentaient, d’une minute à l’autre. La fabrication, de A à Z, a duré une petite demi-heure.
Film collectif réalisé
Le film est assez fort et dense, je trouve. Il est unique et riche, car il contient les images choisies par chacun dans le groupe. Il a été tourné deux fois. La prise choisie fut la première, la plus fragile techniquement, mais la plus forte en émotion. Il aurait fallu en faire trois, quatre ou cinq, pour aboutir à une forme vraiment finalisée. Le temps manquait pour aller plus loin, mais ce n’est pas un problème. En effet, nous avons regardé les deux films, nous en avons vu les qualités et défauts, et tout le monde a perçu, chacun à sa manière, ce qu’il aurait fallu faire pour aller plus loin. Chaque personne, je pense, a aussi pris conscience du possible qu’il y a de faire un film avec un dispositif technique minimal, et du fait que la richesse du film tient plus à la qualité de l’être ensemble des participants que dans la recherche d’une pseudo maîtrise. Pourquoi pas faire une sorte de « cadavre exquis », cela a une vraie valeur artistique aussi.
Le moment le plus important, dans un atelier de réalisation, c’est le moment où l’on regarde, ensemble, le film. Car c’est là qu’il prend existence, c’est là qu’on apprend, qu’on se rend compte vraiment du travail du cinéma, car un film est destiné à être vu par des spectateurs, à apporter quelque chose au public.
Reposer l’objectif de l’éducation à l’image
Quel est l’objectif, in fine, d’un atelier d’éducation à l’image ? Ce n’est pas d’avoir fait un film le plus maîtrisé possible techniquement parlant, c’est que les participants en aient été enrichis, chacun, par le chemin personnel qu’ils ont fait en traversant cette expérience.