Cinéma expérimental

Cinéma expérimental © Benoît Labourdette.

Le Cinématographe (enregistrement d’images photographiques animées puis projection en grand, à l’aide du même appareil) fut inventé en 1895 par les Frères Lumière. C’est en soi une expérimentation technique. Mais cette technologie fut très rapidement employée principalement pour « raconter des histoires », à l’instar du roman ou du théâtre classique. C’est ce que l’on peut nommer le « cinéma académique ».

La littérature n’est pas faite que de romans, mais aussi de poésie, qui souvent n’est pas narrative. La poésie expérimente les sensations par le travail sur la langue elle-même, prenant des libertés avec tous les codes, tout en pouvant aussi être très codifiée (les vers, les pieds...). La poésie explore des pistes à la fois sensibles et formelles, bien loin des règles établies pour les romans narratifs. Et pourtant les deux s’enrichissent mutuellement : des romanciers peuvent jouer avec la langue, et des poètes peuvent raconter des histoires.

Le cinéma expérimental a la même fonction pour le cinéma que la poésie pour la littérature. Le cinéma expérimental explore, loin des codes, la matière même de son essence. Il invente, prend des risques, existe hors du marché commercial, en toute liberté. Mais le cinéma expérimental est aussi indispensable au cinéma académique, car il lui permet de se renouveler. Comme disait Jean-Luc Godard, « La marge, c’est ce qui fait tenir les pages ensemble. »

Le cinéma expérimental a aussi construit son « identité », sa propre histoire (en appui sur les avant-gardes des années 1920), ses traditions, ses critères, son milieu professionnel. Cette démarche muséale est indispensable pour l’histoire des arts, mais porte aussi en elle sa propre contradiction, ce qui est bien normal. Il y a donc le risque de figer le cinéma expérimental dans certains critères, ce qui est antinomique avec sa nature même. Ainsi, aujourd’hui, le cinéma réellement expérimental est sans doute celui qui n’est pas encore nommé comme tel.

Liens sur le cinéma expérimental

Cette liste n’est pas exhaustive, c’est une première piste.


Poème en écriture automatique sur « Cinéma expérimental »
Ici, il y a la conscience par les acteurs du fait qu’un film est en train de se faire, donc ce film est auto-référencé, ce qui le singularise des autres de la série. Et le fait qu’il pensait que Star Wars signerait la fin de sa carrière. C’est marrant, Georges Lucas qui dit qu’il préfèrerait faire librement des films expérimentaux vus par peu de gens. À la question « Qu’est-ce que la poésie ? », le poète Yves Bonnefoy fait une réponse qui touche à l’essentiel, en termes de philosophie. Programme international d’œuvres cinématographiques expérimentales, sélectionnées par Denize Araujo et Claudia Lambach de l’Université Tuiuti do Paraná (Brésil). Un morceau au souffle fragile, que je joue pour te rendre hommage, ami qui vient de partir. Avec Maëlla Mickaëlle. La faillite d’une salle de cinéma, et les mots qui accompagnent l’indifférence. Cela va provoquer en lui des réflexes conditionnés de dégoût de la violence ; le but est de programmer sa docilité. Lire l’article en PDF. Citation de Stan Brakhage (1933-2003). « Cette activité de l’artiste, le modèle-du-Temps de l’homme qui finalement, inexorablement mais avec douceur, nous anime tous. »

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